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J’ai mis mon T-shirt à l’envers (et j’ai frimé)
Samedi soir, avec un groupe d’amis, nous avons participé à une soirée dansante dans notre petite ville.
Organisée par l’association sportive du coin, la soirée sur le thème des années 90-2000 promettait de bien manger (lasagnes au menu… comment résister ? ), de bien boire (avec modération) et de danser jusqu’au bout de la nuit.
Peu habituée à ce type de sortie, j’ai passé un temps fou à essayer chaque robe, t-shirt et pantalon de mon armoire. Quand on connait mon goût très modéré pour le shopping, on sait que mes possessions vestimentaires se résument à pas grand chose. Ça a quand même duré bien trop longtemps. J’ai arrêté les frais quand ma fille s’est désintéressée de mon pénible défilé (mon mari avait jeté l’éponge depuis longtemps).
Finalement, je me suis décidée pour une paire de jeans et un petit haut noir avec de la dentelle dans le dos.
J’étais plutôt contente de mon choix : pratique, simple mais avec un petit truc en plus. Satisfaite, j’enfile un gilet par-dessus et je cherche mon mascara partout (logiquement retrouvé dans la chambre de ma fille…) pour me peinturlurer vaguement les cils. Un pchit de déodorant plus tard, me voilà montée sur mes chaussures à paillettes, en route pour le centre socio-culturel.
La soirée a démarré tranquillement. Il faisait chaud, près de la piste de danse. Nous avons tous retiré vestes, gilets et pulls. Emportée par la discussion, excitée par la musique de mon adolescence et certainement un peu troublée par le grand verre de bière que je venais de m’enfiler, je m’amusais bien.
J’ai pas mal bougé. Jusqu’à la buvette, sur la piste de danse, puis aux toilettes, aux tables voisines pour saluer quelques connaissances. Je captais des regards un peu insistants sur moi, mais sans m’en formaliser. Après tout, je me sentais belle, alors s’ils voulaient m’admirer, qu’ils en profitent.
Et puis, à un moment, une femme que je ne connaissais pas m’a arrêtée et s’est penchée vers moi pour me crier dans l’oreille (à cause de la musique):
— Tu as mis ton t-shirt à l’envers !
J’ai jeté un œil sur l’avant de celui-ci. Pas de dentelle en vue, pour moi, il était dans le bon sens. Alors je lui ai répondu (toujours en criant) :
— Non, il n’est pas à l’envers, la dentelle est derrière, c’est normal.
— Oui, d’accord, mais on voit tes étiquettes.
Elle a tiré alors sur le tissu du côté et j’ai aperçu une énorme étiquette blanche qui dépassait.
Si j’utilise cette anecdote un jour, mon personnage se vexera certainement. Mais dans la vraie vie, j’ai rit.
— Et ben, je suis censée être venue avec des amis… finalement je ne sais pas trop.
Elle a rigolé avec moi. Je l’ai remerciée avec un clin d’œil et j’ai été aux toilettes pour remettre mon haut à l’endroit.
Là, j’ai repensé aux regards que j’avais senti peser sur moi. Non pas admiratifs finalement, mais plutôt… quoi ? Moqueurs ? Même mon mari et ma fille ne m’avaient rien dit. Ils m’ont par la suite assuré qu’ils n’avaient rien vu, que ça ne devait pas être flagrant.
Mais franchement… la honte, non ? Je m’étais pavanée comme une reine alors que j’étais ridicule avec mes étiquettes dehors !
Je n’ai pas revu ma sauveuse, mais j’ai décidé d’assumer et de profiter de la soirée.
Une chose est sûre : le personnage à qui ça va arriver dans un de mes livres ne passera pas un si bon moment, c’est moi qui vous le dit !
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